Avec deux coups d’avance et un score total de -6, Phil Mickelson remporte à Kiawah Island ce 103e US PGA, son 6e titre majeur et devient à 50 ans, le plus vieux vainqueur en Grand Chelem de l’histoire.
Le golf est sûrement le seul sport professionnel qui autorise ce genre d’exploit… A presque 51 ans, le 16 juin prochain, l’Américain Phil Mickelson est devenu le plus vieux vainqueur en majeur de l’histoire en remportant la 103e édition de l’US PGA. Au panthéon du golf il détrône Julius Boros qui détenait auparavant ce record lorsqu’il souleva ce même Wanamaker Trophy, en 1968 à l’âge de 48 ans… « Je savais que je pouvais encore jouer à ce niveau. Je ne voyais pas pourquoi je n’y arriverai pas… », confiait Mickelson, l’éternel favori du public américain et dont la dernière victoire en majeur remontait à l’Open Britannique 2013.
Kiawah Island, fabuleux théâtre
Avec un seul coup d’avance avant le dernier tour, tout restait pourtant à faire pour le gaucher qui partageait sa partie avec le redoutable Brooks Koepka, à la recherche d’un 3e titre dans l’épreuve en 4 ans ! Dès le premier trou, un bogey de Mickelson face au birdie de Koepka donnait la tête à son adversaire et des sueurs froides aux 10 000 spectateurs d’Ocean Course à Kiawah Island, déjà le théâtre il y a 30 ans de l’une des plus belles Ryder Cup entre patriotisme exacerbé et dénouement tragique.
Les frères Mickelson
En effet, avec trois bogeys et trois birdies sur les 7 premiers trous, la carte du gaucher Californien reflétait son état d’esprit entre jeu d’attaque et fébrilité. Mais porté par un public tout acquis et par les conseils de son frère Tim, son caddy pour l’occasion, lui intimant comme un mantra de « rester calme », Phil Mickelson, devait petit à petit prendre les commandes, comme avec cette magistrale sortie de bunker au 5 qui fila dans le trou ou ce long putt pour birdie au 10, lui offrant alors 4 coups d’avance à -8.
L’expérience de Phil
Face au jeu flamboyant de ce champion d’expérience, dont la puissance au driving n’avait rien à envier à ses jeunes concurrents, (son drive de plus de 330 mètres au 16 le dernier jour restera inégalé), ses adversaires devaient petit à petit s’étioler. Son compatriote Brooks Koepka, 4 majeurs à son actif, concédait trois bogeys aux trous 10, 11 et 13, tandis que le Sud-Africain Louis Oosthuizen, vainqueur de The Open 2010, perdait aussi du terrain avec un bogey au 10 et un double au 13, l’obligeant une nouvelle fois, la 5e !, à devoir se contenter d’une 2e place en Grand Chelem.
Retour sur le devant de la scène
Malgré un ultime bogey sans conséquences de Mickelson au par 3 du 17, le gaucher signait un par au 18 et une carte de 73 (+1) pour s’imposer sur le score total de -6, deux coups devant Brooks Koepka (74) et Louis Oosthuizen (73). Avec ce 6e titre majeur à son palmarès, Lefty rejoint Nick Faldo et Lee Trevino au panthéon du golf. Ce 55e titre professionnel et le 45e sur le PGA Tour lui permet de bondir de la 115e à la 32e place, lui ouvrant grand les portes pour disputer le prochain US Open, le seul majeur manquant à son palmarès, chez lui, à Torrey Pines en Californie et pour lequel il avait accepté une invitation…
Un sacré leaderboard !
Parmi les places d’honneur de ce 103e US PGA, on peut noter la présence d’un autre vétéran, l’Irlandais Padraig Harrington, âgé de 49 ans et capitaine européen de la prochaine Ryder Cup. Il termine à la 4e place ex-aequo en -2, aux côtés notamment de son compatriote Shane Lowry, tenant du titre de l’Open Britannique ou encore de l’Anglais Paul Casey. Quant à la 8e place ex-aequo, en -1 total, on trouve le Mexicain Abraham Ancer, auteur de la meilleure carte du jour en 65, Collin Morikawa qui défendait son titre ici même, les européens Justin Rose et Jon Rahm, mais aussi l’Américain Rickie Fowler, qui a fait honneur à son invitation et qui signe là son retour en forme.