Comment devenir arbitre de golf ?
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Comment devenir arbitre de golf ?

Passionné par les Règles et prêt à donner un peu de votre temps, alors voici tout ce qu’il faut savoir sur les arbitres de golf (formation, fonctions, grades…). Il ne vous restera plus ensuite qu’à réviser le Livret des Règles…

Passionnés, organisés et prêts à donner de leur temps pour les autres, les arbitres de golf sont le rouage indispensable à toute compétition de golf, qu’elle soit organisée par les ligues ou par la fédération elle-même. Bénévoles, ils sont aujourd’hui 490 en France, dont un peu plus de 78% d’hommes, répartis en plusieurs grades. Quant à l’âge moyen, il se situe autour de 66 ans avec bon nombre de retraités. La fonction demande en effet beaucoup de temps et de disponibilité… Alors si, vous aussi, vous avez envie de devenir arbitre de golf, voici les principales informations à connaître avant de vous lancer dans cette belle aventure.

Qui peut devenir arbitre de golf ?

Tous les licenciés à la Fédération Française de Golf peuvent prétendre devenir arbitre, à condition d’avoir 70 ans maximum lorsque l’on postule pour la première fois à la fonction d’arbitre de ligue. Il est demandé aussi aux futurs candidats de passer au préalable le test de la « Rules Academy », traduit en français, avec une cinquantaine de questions et que l’on trouve sur le site du Royal & Ancient. Mais aucune note minimum n’est requise, il s’agit juste de montrer son intérêt et sa motivation…

www.randa.org/fr-fr/rulesacademy

Quels sont les différents grades chez les arbitres et leurs attributions ?

Le premier niveau est celui d’arbitre de ligue. On en dénombre actuellement 320 et ils officient au sein de leur ligue, sur des Grands Prix, des épreuves qualificatives à des championnats de France, ce que l’on nomme les Inter-Régions, ou encore des qualifications de jeunes.

Ensuite, il y a le titre d’arbitre fédéral, au nombre de 109. Il faut déjà avoir obtenu le titre d’arbitre de ligue avant de pouvoir y prétendre. L’arbitre fédéral sera en charge en plus de tout ce qui se passe au niveau national, aussi bien chez les amateurs à l’image des championnats de France, quelle que soit la division ou la catégorie, comme la Gounouilhou ou son pendant féminin la Golfer’s ou encore chez les professionnels, des épreuves de l’Alps Tour ou des qualifications pour l’Open de France…

Puis on trouve l’arbitre national, titre dont peuvent se prévaloir 41 personnes en France. Pour y accéder, il n’y a pas d’examen particulier, puisqu’il s’agit d’une distinction. Il faut juste avoir confirmé son titre d’arbitre fédéral en ayant réussi au moins deux fois l’examen, puis la Commission Nationale d’Arbitrage nomme à ce titre les arbitres fédéraux les plus actifs et méritants (nombre d’épreuves arbitrées chaque année, compétences, participation aux formations d’arbitres de ligue…).

Et enfin, on arrive à l’arbitre international, décerné à 20 personnes (15 hommes et 5 femmes). Il s’agit là encore d’une nomination supérieure pour bons et loyaux services. Les titulaires peuvent être amenés à arbitrer des épreuves internationales qui auraient lieu en France, comme la Biarritz Cup ou la Coupe Frayssineau-Mouchy où viennent beaucoup d’étrangers, avec la capacité de donner des rulings en anglais. Chaque année, à l’Open de France, aux côtés des arbitres professionnels, il y a toujours 3 ou 4 « guest referrees » qui sont des arbitres français amateurs, invités à y officier.

Il y a une dernière distinction qui est Directeur de Tournoi, accessible aux arbitres nationaux et internationaux uniquement. Ceux-ci sont capables de prendre en charge l’intégralité de l’organisation d’une épreuve fédérale.

Que comprend la formation d’arbitre ?

Pour les arbitres de ligues, chaque ligue est responsable de la formation. En moyenne, il faut y consacrer une journée par mois pendant un an, soit entre 10 et 15 journées de formation par an selon les ligues. Cela comporte à la fois des aspects théoriques, avec notamment des exercices que les candidats réalisent chez eux, des regroupements pour les corrections et des parties pratiques avec mises en situation. La formation doit permettre d’acquérir plusieurs savoirs, en matière de règles de golf et de vademecum sportif (sur l’organisation d’épreuve), mais aussi de maîtrise des savoir-faire (savoir appliquer une règle sur le terrain) et des savoir-être (avoir le bon comportement et le bon ton avec les joueurs).

Pour les arbitres fédéraux, la formation est assez similaire, entre théorie et pratique. Il faut aussi compter une douzaine de journées dans l’année. La différence est que l’on approfondi un peu plus les choses, notamment en travaillant sur les interprétations des règles.

En quoi consistent les épreuves ?

Pour l’arbitre de ligue, il s’agit d’un examen. Il y a une première partie sans document, avec 25 questions « vrai ou faux » pour 25% de la note et 10 questions QCM pour 10% de la note à faire en 30 minutes. La seconde partie, avec documents (le guide officiel et le vademecum), comporte un QCM de 10 questions, où il faut indiquer le numéro de la règle applicable (25% des points), puis la résolution de 5 rulings sur le terrain pour 40% de la note finale. Ce dernier exercice peut être éliminatoire… Les candidats ont 1h30 pour cette deuxième partie, soit deux heures au total. Chaque ligue, en fonction de ses besoins, définira le nombre de candidats à sélectionner.

Pour l’arbitre fédéral, il s’agit d’un concours, ouvert aux arbitres de ligue, qu’ils soient titulaires ou encore stagiaires. Le contenu de l’épreuve est assez proche de celle d’arbitre de ligue avec toujours des QCM, des « vrai ou faux » mais plus poussés avec un plus grand nombre de questions, l’utilisation des interprétations, la connaissance des règles locales, une partie sur la préparation de la compétition… Et toujours des mises en situation avec la résolution de rulings. L’épreuve se décompose en deux parties, la première, sans document, dure 40 minutes, et compte pour 40% de la note et la seconde, avec documents, dure 2h30, et compte pour 60% de la note, dont 40% pour les rulings. Lors de la prochaine épreuve, en décembre 2021, le numerus clausus sera de 40 places (hors confirmations), sur environ 130 candidats, avec une note minimum à obtenir de 14/20.

On ne devient pas arbitre titulaire tout de suite ?

Après avoir eu l’examen, à la fois la partie théorique et la partie pratique, l’arbitre devient stagiaire pendant deux ans, ce qui correspond à une période d’essai. S’il donne satisfaction aussi bien au niveau des connaissances que du comportement, il est ensuite titularisé. A chaque session, sur les 80 à 100 nouveaux arbitres de ligue, il y a toujours 4 ou 5 candidats qui sont recalés durant cette période, en général pour des problèmes de comportement inapproprié auprès des joueurs ou des bénévoles. Les nouveaux arbitres fédéraux sont également stagiaires durant deux ans, avant d’être titularisés.

Quand et où se passent les épreuves ?

L’examen d’arbitre de ligue se passe tous les deux ans, au sein de chaque ligue, où un centre d’examen est mis en place. Ils ont lieu les années paires. Le prochain aura lieu en 2022. Le concours d’arbitre fédéral, est lui national, et se déroule également tous les deux ans, en alternance avec l’examen d’arbitre de ligue. Il a donc lieu les années impaires. Le prochain aura lieu en décembre 2021. Les concours se passent aussi au sein des ligues avec la possibilité de regrouper plusieurs ligues sur un même lieu s’il y a trop peu de candidats.

La formation est-elle payante ?

Non, elle est entièrement gratuite. Il faut juste accepter d’y consacrer un peu de temps, à la fois pour la formation, puis par la suite lors des épreuves où l’on arbitre… La formation est dispensée par les arbitres nationaux et internationaux de chaque ligue et parfois également par certains arbitres fédéraux confirmés.

Comment fait-on pour passer au grade supérieur ?

Pour devenir arbitre fédéral, il est impératif d’avoir réussi l’examen d’arbitre de ligue. Pendant longtemps, il fallait laisser passer deux ans et être arbitre de ligue titulaire avant de passer le concours d’arbitre fédéral. Désormais ce n’est plus nécessaire. Quelqu’un qui aurait réussi l’examen d’arbitre de ligue en 2020, et qui est donc encore stagiaire, peut tout à fait présenter le concours d’arbitre fédéral dès 2021 !

Faut-il confirmer régulièrement son niveau ?

Tous les 6 ans, que l’on soit arbitre de ligue ou fédéral, il faut repasser et réussir l’examen ou le concours… En cas d’échec à une confirmation, il est possible de retenter sa chance à la session suivante, soit deux ans plus tard. Au bout de deux échecs à la confirmation, un arbitre fédéral repasse arbitre de ligue. Si le cas se présente avec un arbitre de ligue, c’est à la ligue de décider. Soit elle supprime son titre d’arbitre, soit elle décide de le garder, car c’est quelqu’un de dévoué et motivé, en lui adjoignant par exemple un autre arbitre pour l’aider. Attention, la non-présentation à une confirmation équivaut à une tentative manquée.

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Quelles sont les obligations des arbitres ?

On attend de l’arbitre stagiaire, qu’il soit de ligue ou fédéral, qu’il participe à au moins deux épreuves par an. Certains en font plus, cela dépend du temps dont on dispose. Car durant ces périodes probatoires où il est stagiaire, l’arbitre sera évalué par un collègue, un arbitre référent, qui notera son comportement durant l’épreuve et dont l’avis sera pris en compte pour sa titularisation. L’implication de l’arbitre, quel que soit son titre, reste primordial. Ce sont en général les plus actifs dans la formation qui passeront le plus vite arbitres nationaux et internationaux.

Comment sont attribuées les missions d’arbitrage ?

Chaque année, il y a un calendrier publié sur le site des arbitres de la FFGolf avec les épreuves disputées. Les arbitres s’y inscrivent en notant leurs choix par ordre de préférence. Puis la Commission Nationale d’Arbitrage attribue les missions d’arbitrage en fonction des choix faits, mais aussi des besoins ou des contraintes de distance.

Combien y-a-t-il d’arbitres sur une épreuve ?

Sur une épreuve type Grand Prix, on travaille en général à deux ou trois arbitres. Cela dépend des ligues et de la taille de l’épreuve. Sur des compétitions plus prestigieuses comme la Ganay, la Gounouilhou, la Golfer’s, il y a le plus souvent au moins 4 arbitres. Et cela peut monter à 7 par exemple sur le Championnat de France des Jeunes où il y a 250 jeunes sur deux parcours de 18 trous… Mais il y a toujours un chef arbitre sur une épreuve.

Quels sont les rôles et attributions de l’arbitre sur une épreuve ?

Ce sont de longues journées qui s’étirent souvent de 6h du matin à 19 h ou 20h le soir… En général, un ou deux jours avant, et selon l’importance de l’épreuve, un ou deux arbitres viennent sur le site afin de préparer le terrain. Ils vérifient et réajustent le marquage, préparent les positions de drapeaux, marquent les zones en terrain en réparation, mettent à jour les règles locales, notamment en fonction des règles locales permanentes des épreuves fédérales (Hard card), s’assurent auprès des clubs qu’il y a bien les bénévoles nécessaires pour le starting, le recording, les commissaires pour les retombées de drive… Chaque matin, aussi, environ une heure avant que les premières parties ne s’élancent, un arbitre part sur le parcours pour réaliser le set up, c’est-à-dire la préparation du jour. Il positionne les marques de départ, vérifie qu’il n’y a pas de problème dans les bunkers ou de dommages sur le terrain… Durant l’épreuve, les arbitres sont ensuite à la disposition des joueurs pour les aider dans l’application des règles et faire en sorte que la compétition se déroule bien.

Les arbitres sont-ils payés ?

Non, c’est une activité bénévole. En revanche, les arbitres sont défrayés. Leurs frais de transport, de logement et de restauration sont pris en compte durant tout le temps de leur mission.

Quelle est la différence entre la Commission Nationale d’Arbitrage et le Comité des Règles ?

Il s’agit de deux structures dépendantes de la FFGolf. La Commission Nationale d’Arbitrage joue un rôle d’organisation. C’est elle qui nomme et répartit les arbitres sur les différentes épreuves de l’année. Elle gère aussi la promotion des arbitres, mais également tout litige qui pourrait arriver avec un arbitre. Quant au Comité des Règles, qui compte actuellement 9 personnes, son rôle est de mettre en place les règles au niveau national. Il y a un important travail de traduction en français de tous les documents (règles, clarifications et ajustements) qui viennent du Royal & Ancient, mais aussi de contenu interactifs ou digitaux comme des vidéos pour la formation… Le Comité des Règles centralise aussi la formation et répond aux questions lorsqu’il y a des litiges sur les règles qui ne sont pas résolus dans les clubs.

Interview Express – Eric Coudrier

« Notre rôle est d’aider le joueur, pas de le sanctionner »

Avons-nous assez d’arbitres en France ?

Jusqu’à aujourd’hui la situation est satisfaisante. Il y a cependant certaines ligues où il faut surveiller les effectifs et la pyramide des âges. C’est vrai qu’en 2020 et 2021, à cause du covid, beaucoup d’épreuves ont été reportées en fin de saison… On voit apparaître quelques difficultés pour boucler les calendriers d’arbitrage, car on ne peut pas faire 4 épreuves à la suite sur un mois. Un championnat de France, par exemple, cela dure du mardi matin au dimanche soir…Même pour une personne retraitée c’est assez contraignant. Mais nous arrivons encore bien à renouveler les effectifs. Tous les deux ans, il y a de 80 à 100 nouveaux arbitres de ligue qui sont reçus et une quarantaine passent arbitre fédéral par le concours.

Quelles sont les qualités pour être un bon arbitre ?

Avant tout, il faut de la rigueur, être organisé et également calme. Il faut aussi aimer le contact humain, être dans cet état d’esprit de vouloir aider les joueurs dans le cadre de leur pratique sportive. On donne de son temps afin que les autres s’amusent, fassent une compétition. Il faut donc être aussi un minimum altruiste. On perd ainsi quelques arbitres parce qu’ils ne se rendaient pas compte du temps qu’il faut accepter d’y consacrer…

Est-ce parfois une tâche un peu difficile ou ingrate ?

Non, car on le fait par passion et par plaisir, pour être au cœur de l’événement, le vivre de l’intérieur. Certains aspects sont plus difficiles, par exemple quand il faut passer toute la journée dans le froid ou sous la pluie… Ou quand il faut prendre des décisions compliquées, comme interrompre le jeu à cause des intempéries ou de l’orage. Dans ce cas-là on fait rarement l’unanimité…

Qu’est-ce qui est le plus stressant en tant qu’arbitre ?

L’orage sans hésiter. On regarde les projections de la météo et les risques de foudre. On ne sait trop si un orage va passer à côté ou s’il faudra interrompre le jeu. A quel moment faut-il le faire… On doit gérer la pression du côté du club organisateur et des joueurs, avec toujours comme priorité absolue la sécurité des compétiteurs. Et puis, il y a parfois les rapports de tension avec certains joueurs qui peuvent être compliqués, parce que la décision prise ne leur convient pas.

L’arbitre n’est pas là pour sanctionner le joueur…

Il est écrit dès l’article 1 des Règles que c’est le joueur qui s’applique honnêtement ses propres pénalités. L’arbitre rappelle la règle avec éventuellement les pénalités qui en découlent. On est là pour aider le joueur, pas pour le sanctionner. Nous n’avons pas de sifflet comme dans les sports collectifs. D’ailleurs dans les formations d’arbitre, nous mettons toujours l’accent sur le fait qu’il faut être bienveillant et prévenant auprès des joueurs. Nous sommes là pour accompagner le joueur dans le cadre de sa partie et l’aider dès qu’il a un doute.

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